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Les préceptes, sont-il des moyens habiles?

 

Dans ton kusen, tu as dit que Maître Deshimaru était venu en Occident pour apporter un enseignement qui comportait 2 aspects, zazen et les préceptes. Tu as dit que c’était comme les 2 jambes pour marcher. Mais, je me demande si derrière les préceptes, il n’y aurait pas aussi une notion de moyen habile ?
Voici la situation où j’ai pensé ça. Récemment, j’ai eu un problème, pas dans le dojo, un échange conflictuel, récurrent. Nous avons eu un dialogue assez correct pour essayer de trouver des solutions. Après cet échange, mon protagoniste m’a donné une réponse et là, je me suis dit, ça ne va pas, la personne n’a pas compris, on ne va pas continuer à jouer ainsi au ping-pong, ça ne sert à rien et d’autre part, je ne voulais pas la mettre en difficulté par rapport à ses responsabilités. Donc, je ne savais plus quoi faire et là, je me suis dit : stop, silence. Je mets cet exemple en parallèle avec cette notion de préceptes : ne pas vouloir faire ceci, ne pas faire cela, ça ne résout pas forcément le problème.

J’ai utilisé le mot ‘précepte’, le terme utilisé normalement, mais je trouve que ce n’est pas une expression tout à fait correcte, ça dépend comment on traduit le mot japonais ‘Kai’. Au lieu de ‘précepte’, ce serait mieux de dire ‘ comportement de Bouddha ‘. Les Kai sont importants pour nous guider jusqu'au moment où nous comportons naturellement comme un Bouddha. Pour moi personnellement ce moment est encore assez loin ! Donc, les Kai sont pour moi une très grande aide. En tant qu’enseignant du zen, je trouve que c’est important de les enseigner. On reçoit les Kai pendant la cérémonie de Bodhisattva, pendant l’ordination de nonne et moine, aussi pendant la cérémonie du Shiho. On les reçoit à chaque fois et ce n’est pas par hasard si c’est comme ça. C’est reconnaître très clairement nos faiblesses humaines.
Depuis des centaines d’années, il y a toujours eu 3 aspects enseignés dans le Zen : KAI, JO, E. Kai, c’est la manière de se comporter en Bouddha. JO : la concentration, zazen. E, la sagesse qui n’est jamais séparée de la compassion. Pour un enseignant du Zen, c’est indispensable de les enseigner. Mais, quand c’est nécessaire, il faut parfois rester silencieux, on suit soi-mème les préceptes. Les préceptes sont toujours pour soi-même.

Le silence, c’est aussi quand on a besoin de temps.

Oui. Quelque fois, on arrive à la limite de nos capacités et là, à mon avis, le mieux, c’est de rester silencieux, de ne rien faire plutôt que de faire quelque chose. On n’est peut-être pas satisfait de cette réaction parce qu’on sait que finalement, ça ne résout pas le problème.

Mais ce n’est pas le comportement de Bouddha dont tu parlais.

Bouddha a été aussi confronté à des problèmes très concrets. Je me souviens d’un sutra dans lequel on raconte que Bouddha est arrivé à arrêter une guerre parce que les 2 empereurs furent impressionnés de le voir faire zazen entre les deux lignes des armées, mais une autre fois, ils ont rigolé et continué la guerre ! Donc, le Bouddha a été aussi dans des situations où il ne pouvait rien faire. C’est quelque chose de pas très agréable quand ça nous arrive, mais c’est comme ça. On a encore des kalpas, des temps infinis pour savoir comment agir dans ces situations !

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